Etude de l'AVAP de St-Bertrand et Valcabrère
                                                                    Direction Régionale des Affaires Culturelles
de Midi-Pyrénées
                                       Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine
de Haute-Garonne
                                                                                   Commune de Saint-Bertrand-de-Comminges
Commune de Valcabrère
Juin 2012
Fernand Gomez - Jean-Marc Rinkel, architectes, jeanmarc.rinkel@free.fr
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Résumé de l'étude
Dans le peu de lignes imparties pour ce résumé, nous ne ferons que synthétiser les composantes patrimoniales du site de Saint-Bertrand. Vous voudrez bien nous en excuser.
L'étude de l'AVAP (Aire de mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine) que nous publions, in extenso, sur notre site Internet est une longue promenade, un parcours architectural, urbain et paysager composé d'environ 250 pages, illustrées par plusieurs centaines de photographies, documents et textes ainsi que par la production de dizaines de plans. Voir : http://jeanmarc.rinkel.free.fr
L'ambition est bien d'illustrer tous les propos, de montrer, de reconnaître et de justifier.
Etabli sur le sous sol d'une ville antique de première importance, le site de St-Bertrand est aujourd'hui constitué par 3 noyaux villageois distincts :
  • Le faubourg du Plan est méconnu de la plupart des visiteurs du site. L'étude nous rappele qu'il fut, en fait, l'authentique "porte d'entrée" de la cathédrale.

  • À la veille de la Révolution Française, le faubourg fut en effet dévié, par l'aménagement d'une grande voie d'accès nouvelle à la Ville Haute : la voie épiscopale.
    Les qualités architecturales, urbaines et paysagères du Faubourg sont intactes et préservées, la porte médiévale, l'espace urbain de la place, le bâti, etc. De même, le faubourg a conservé ses monuments emblématiques du chemin de pèlerinage de Saint-Jacques : l'église St-Julien et l'Hôpital qui participent au sanctuaire avec la cathédrale de Saint-Bertrand.
    L'empreinte topographique des vestiges de l'enceinte médiévale est également très forte sur la formation urbaine du faubourg.
  • L'étude de la Ville Haute de St-Bertrand montre comment elle est "topographiquement" planifiée. Incluse dans des remparts plus que millénaires, elle prend la forme d'une pyramide, dont les arêtes sont constituées par 3 rues provenant des 3 portes de ville. Autour du scepte de la Cathédrale, trois quartiers sont distingués : le quartier Majou à vocation commerciale, le quartier Cabirole aristocratique et le quartier Lhérisson qui regroupait des fermes d'agriculteurs. La Ville haute est aussi strictement organisée à partir de l'opposition entre les espaces publics de ces 3 rues, très étroits, fermés latéralement par le bâti, qui montent en serpentant doucement pour conduire le pèlerin jusqu'au parvis, puis au sein de la cathédrale. Opposition donc, avec des espaces privés, qui s'ouvrent au contraire largement sur les jardins, parfaitement invisibles aux yeux du pèlerin, étagés aux remparts pour dominer l'ensemble du paysage de cette vallée de Garonne à l'image du cloître de la cathédrale ouvert sur les Pyrénées.
  • L'étude vous surprendra sans doute en révélant comment depuis l'époque médiévale, l'ensemble du site va évoluer, se transformer, s'adapter, grâce au perfectionnement et à la généralisation d'un modèle unique d'habitat agropastoral, que nous appelons la ferme commingeoise et qui constitue un type architectural, parfaitement abouti, original et tout à fait particulier au terroir de Comminges.
    La ferme commingeoise se superpose aux structures médiévales, rempart, habitat, en les préservant. C'est un modèle d'architecture urbaine qui s'insère, "colonise" les structures anciennes et qui peut aussi les élargir en produisant, dans leur continuité, de nouveaux espaces urbains (place Mercadieu à Valcabrère et place du Lavoir au faubourg du Plan). La justesse de l'insertion est telle, qu'à Valcabrère, pour l'anecdote, on croyait la nouvelle place plus ancienne que la place médiévale du centre bourg.
    En outre, nous reconnaîtrons les qualités tout à la fois urbaines et bioclimatiques d'un habitat traditionnel articulé sur les 2 côtés d'une cour, espace privé de distribution et espace protégé des rigueurs du climat. L'étude typologique de la ferme commingeoise montre comment l'implantation et les modes constructifs permettent à l'habitat de se fermer totalement au Nord et à l'Ouest vis-à-vis des vents dominants climatiquement défavorables et à contrario de s'ouvrir au Sud et à l'Est.
    Ainsi :
    Dès lors, chacun comprend pourquoi, ce lieu, à l'exceptionnel passé antique et médiéval, nous a été transmis intact, dans un écrin de verdure avec le dialogue intemporel de la cathédrale et de l'église St-Just de Valcabrère.
    Chacun comprend mieux, également, pourquoi, aujourd'hui, l'étalement pavillonnaire à la mode toulousaine ainsi que la modernisation des installations agricoles en forme de vastes stabulations risquent de compromettre définitivement la lecture du site.
    Les lotissements existants doivent pouvoir évoluer vers un habitat plus traditionnel, plus dense, adapté au climat, autrement dit plus proche de la ferme commingeoise, avec une implantation des constructions en forme d'équerre, suivant des principes d'orientation cardinale, en respectant des possibilités d'alignement sur les limites d'espace public, comme sur les limites séparatives.
    Le processus de réhabilitation de l'habitat traditionnel est encouragé. Le potentiel reste important.
    Les chargés d'étude : F. Gomez - J.M. Rinkel
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