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• La ferme commingeoise tire parti de la richesse de 2 traditions constructives : la tradition de l'assemblage, charpenté, ouvert pour l'aile "agricole" et la tradition de l'empilage, maçonné et fermé pour l'aile d'habitation.
• En effet, les historiens et les théoriciens de l'architecture montrent que l'ensemble des dispositions constructives inventées par l'homme est puisé (souvent de façon exclusive) dans un des 2 registres.
• L'opposition des styles constructifs adoptés pour la ferme commingeoise est mise à profit au plan fonctionnel comme au plan esthétique.
• Ainsi, par exemple, le confort thermique de l'habitation est procuré par la fermeture et la forte inertie thermique des maçonneries.
• A l'opposé, le bon séchage du foin requiert le maximum de ventilation et d'ensoleillement procuré par la structure ouverte en bois.
• De même, l'opposition des styles, permet de clairement différencier, au plan esthétique et représentatif, l'habitation des hommes et celle des animaux, en dépit de leur proximité et de la compacité de la ferme commingeoise.

Façade sud : composition symétrique et régulière des percements de la façade sur la cour : porte centrale, fenêtres de part et d'autre au rez-de-chaussée. Au premier étage, trois fenêtres superposées aux ouvertures du rez-de-chaussée. Au niveau des combles, 3 modestes percements (occuli) de forme variable (carré, rond, rectangulaire) complètent la composition classique de la façade. Elle est parfois bâtie en argile (adobe, pisé, colombage).

Façade est, en forme de pignon, souvent percée par 2 fenêtres superposées, complétée par un occulus pour les combles. Elle est parfois bâtie en argile (adobe, pisé, colombage).

Façade nord, complètement aveugle, bâtie en pierres (galets ou moellons de provenance locale), elle sert souvent d'appui à un appentis à vocation agricole. L'appentis est mis en communication avec la fournière de l'habitation par une porte de service.

L'habitation est le plus souvent dépourvue de façade ouest, car le bâtiment agricole est mitoyen

L'aspect extérieur de la partie agricole du bâti est caractérisé par l'emploi de matériaux bruts (moellons, fortes pièces de bois à peine équarries). Le bâti agricole est largement ouvert sur la cour de ferme. La façade est alors une véritable "façade charpentée". À elle seule, la façade charpentée de l'aile agricole va identifier et fonder le particularisme de la ferme commingeoise.

Au niveau du rez-de-chaussée, la façade principale est orientée à l'Est. Elle est ouverte sur la cour et permet l'accès de la grange aux animaux et aux remorques . Le plus souvent elle est complètement libérée sur des portées de 7 à 9mètres. Le soutènement du plancher du grenier à fourrage du 1er étage est entièrement assuré par la façade charpentée qui fonctionne alors comme une poutre triangulée monumentale.

Au 1er étage, la façade permet le libre accès au grenier à fourrage, elle porte sur une longueur d'une dizaine de mètres la moitié de toiture du bâtiment, soit les 3 fermes des 4 travées de la toiture . Ces fermes sont à entraits retroussés avec jambes de force latérale pour libérer le volume maximum au grenier. La façade prend alors líampleur d'un assemblage monumental de fortes pièces de bois. L'ensemble de forme trapéizoîdale, est symétriquement composé à partir de 2 arbalétriers qui s'appuient aux extrémités du bâtiment sur la poutre-entrait du plancher du grenier. Des jambes de force travaillant en traction croisent les arbalétriers et les moisent par assemblage boulonné. Le poinçon est décomposé en 2 pieds-droits dont l'entraxe est déterminé par les travées des fermes courantes. Cette structure se développe de façon spectaculaire, 3m de hauteur sur 10m de longueur. Les jambes de force sont parfois dédoublées pour moiser la sablière.

A Saint-Bertrand et Valcabrère, ces pièces de bois, présente la particularité d'être fréquemment taillées dans des fûts en forme d'arcs. Le trapèze est alors déformé en un arc qui peut avoir jusquíà 10m de corde. Ces remarquables ouvrages de charpenterie témoignent au plan fonctionnel et esthétique d'une science constructive des plus aboutie. Elles témoignent également de l'importance considérable du patrimoine forestier de la commune (la forêt domaniale de St-Bertrand s'étend sur une superficie de près de 1000 hectares). Parfois l'ouvrage de charpente est encore rehaussé par la disposition de claies amovibles ou ouvrantes " tissées " à partir d'un fin lattis de bois cloué orthogonalement ou en diagonale.

Les façades Ouest et Nord sont toujours aveugles et bâties en pierres (galets ou moellons de provenance locale). Souvent, en dépit díune orientation défavorable, ces parois ne sont pas enduites pour être distinguées de celles de líhabitation qui le sont toujours

La façade Sud peut être ouverte, elle est alors constituée par la ferme romaine du pignon de la toiture, appuyée díune part, sur la paroi maçonnée ouest et d'autre part, sur un poteau de bois qui descend jusqu'à sol. Le plancher du grenier à fourrage recoupe horizontalement la façade. Parfois, la façade sud est plus ou moins complètement bâtie, soit en pierres (moellons ou galets) ou en argile (adobe, pisé, colombage).